Mise à l’eau en juin 2019 sur le futur site d’exploitation de la ferme pilote, la Bouée d’observation de la Biodiversité (BoB) fait partie du projet Connexstere qui vise à enrichir la compréhension des processus de connexion entre populations juvéniles et adultes. Equipée de 16 Biohut©, des habitats artificiels remplis de substrats naturels, la bouée BoB livre ses premiers résultats.
Mise au point et installée par la société montpelliéraine Ecocean, cette bouée est suivie depuis le début par des scientifiques du Centre de Recherche sur les Ecosystèmes Marins de l’université de Perpignan, de l’institut Chorus, d’Ecocean et sert également de support à des travaux de recherche de l’IFREMER et de France Energies Marines. Ensemble, ils ont présenté, le 8 décembre dernier, les premiers retours d’expérience. « Cette restitution, explique Gilles Lecaillon, PDG d’Ecocean, avait comme objectif de porter à connaissance de l’ensemble des parties prenantes du territoire les résultats préliminaires des suivis écologiques qui ont été réalisés pendant un an et demi afin d’associer chacun au suivi de cette expérimentation ».
Premier constat, aucune espèce invasive n’a été observée sur la structure. Par ailleurs, aucune différence n’a été constatée entre des Biohut© installés à -4 mètres et ceux à -8 mètres. « Plus globalement, se félicite Gilles Lecaillon, nous avons constaté une réelle augmentation de la biodiversité des espèces dans et autour de BoB ».
Autre enseignement, la quantité de mollusques qui a été captée sur les substrats naturels présents dans les Biohut© et, notamment, la fibre de coco est inattendue. En effet, une grande quantité de pétoncles noires, et, plus étonnant encore, quelques coquilles Saint-Jacques ont été observées. « Nous avons aussi constaté une densité d’oursins 20 fois plus importante sur la plateforme que dans le milieu naturel côtier », constate Gilles Lecaillon.
Enfin, l’expérimentation a révélé que pour des poissons adultes une connectivité s’opère entre la côte et la bouée et qu’un effet récif existait bien autour de BoB. En effet, les suivis bioacoustiques ont montré une augmentation du nombre de vocalises de poissons en 18 mois, avec des activités principalement nocturnes. « On ne s’attendait pas à capter autant d’espèces, analyse Gilles Lecaillon. C’est un écosystème à part entière qui se construit au large des côtes. Cela nous conforte dans notre idée de départ de proposer des solutions d’éco conception sur les flotteurs pour renforcer leur intérêt écologique. ».
BoB reste installée jusqu’en juin 2021. L’installation d’habitats complexes artificiels sur un des flotteurs de la future ferme pilote EFGL serait une première mondiale pour l’éolien offshore flottant.