Nouveau responsable Développement au sein de la société LEFGL, Thomas Bordron dresse les enjeux du projet EFGL et de la filière éolienne en mer en Région Occitanie.
> Vous venez de rejoindre l’équipe LEFGL, Quel a été votre parcours ?
Diplômé d’ingénierie marine en 2006, j’ai intégré la Compagnie du Vent à Montpellier pour suivre le développement des parcs éoliens terrestres puis en mer, depuis fin 2009, pour le compte d’ENGIE. J’ai ainsi participé aux deux appels d’offres éolien en mer lancés par l’Etat en 2011 et 2013, et à trois débats publics sur les projets de Dieppe-Le Tréport et des îles d’Yeu et de Noirmoutier. Ces 4 dernières années, j’occupais la fonction de responsable des autorisations administratives sur ces deux projets.
> Quels sont les contours de votre nouvelle mission au sein de l’équipe projet EFGL ?
J’anime le Pôle Développement dont les missions consistent à coordonner la réalisation des demandes d’autorisations et à suivre leur instruction jusqu’à obtention, à animer la concertation locale, les relations institutionnelles, la communication, les études en mer et les échanges avec notre partenaire RTE, en charge du raccordement électrique du projet.
> Les échanges et l’écoute restent la clé de la réussite d’un tel projet ?
C’est essentiel. En terme de concertation, nous expliquons notre projet, identifions les attentes et tâchons d’y répondre pour faire de ce projet un projet de territoire.
Nous avons à cœur de poursuivre et renforcer les relations privilégiées que l’équipe a tissées ces dernières années avec toutes les parties prenantes. Par ailleurs, le fait que le projet se situe au sein du Parc naturel marin du golfe de Lion nous impose d’atteindre l’exemplarité, environnementale notamment, que les membres du Parc attendent de nous.
> La Région Occitanie dispose d’une culture de l’éolien terrestre. C’est un atout pour le projet EFGL ?
Oui, puisque les habitants de notre région, qui dispose du meilleur potentiel éolien en France, ont appris à connaître l’éolien depuis de nombreuses années et qu’il fait désormais partie du paysage. Malgré tout, d’autres enjeux interviennent avec ce type de projet, notamment la minimisation des impacts sur le milieu marin et la nécessaire compatibilité avec les usages maritimes, en particulier la pêche. Mais nous avons la chance de mener des échanges constructifs et francs avec les représentants de ces activités indissociables de l’économie et de la culture méditerranéenne.
> Avec ce projet EFGL, ENGIE conforte aussi sa position d’entreprise régionale, en étant le 4e employeur privé de l’Occitanie avec près de 6 000 salariés ?
L’entreprise dispose en effet d’un maillage important de salariés sur tout le territoire régional. A titre d’exemple, le siège d’ENGIE Green, leader de la production d’énergies renouvelables en France et actionnaire du projet EFGL, est basé à Montpellier.
> L’implantation de la ferme pilote peut-elle présager de l’émergence d’une nouvelle filière économique en Occitanie ?
C’est incontestable. C’est la création d’un écosystème industriel, sur le bassin méditerranéen français, et plus globalement sur le territoire national, qui est en jeu. Des industriels de premier rang sont installés en France depuis quelques années, d’autres attendent de l’Etat une meilleure visibilité sur le calendrier de mise en œuvre des projets, sur le volume associé ainsi qu’un cadre réglementaire stabilisé. En région en tout cas, la structuration des ports, notamment Port-La Nouvelle pour accueillir l’assemblage des éoliennes et la logistique, atteste que le tissu industriel se prépare à l’arrivée de ces projets.
La mise en œuvre des projets pilotes éoliens flottants est donc une occasion unique d’initier la création d’une filière locale et nationale pérenne, à même de contribuer à la transition énergétique et de faire face aux défis environnementaux qui s’annoncent.
En Méditerranée, l’éolien flottant, c’est l’avenir !