Hervé Magnin Parc marin

Hervé Magnin, directeur délégué du Parc naturel marin du Golfe du Lion

Quelle est la vocation du Parc naturel marin du Golfe du Lion ?

Hervé Magnin : « Nous faisons partie des neuf parcs marins français créés depuis 2006. Notre particularité est de disposer d’une gouvernance locale à travers un Conseil de gestion qui réunit 60 membres issus des services de l’Etat, des collectivités et des acteurs de la mer. Ensemble, nous œuvrons à la meilleure gestion possible de cet espace maritime en termes de connaissance, de protection du patrimoine naturel et culturel, de qualité des usages, de développement durable et de gestion des ressources.

 

Comment a été appréhendé le projet de la ferme pilote porté par LEFGL ?

C’est un grand défi ! Comment une aire marine peut-elle accueillir un projet industriel de cette envergure ? Le sujet a été débattu au sein du Conseil de gestion, et il nous est apparu qu’il était possible de trouver une compatibilité entre la volonté d’un développement des énergies renouvelables marines et de la présence d’une aire marine protégée. C’est aussi un projet auquel nous avons très tôt été associés. Nous nous en sommes saisis dès 2015. Nous avons ainsi pu travailler en co-construction avec les services de l’Etat puis avec le consortium retenu dans l’appel à projets. C’est grâce à la qualité de ce travail que le conseil de gestion a pu donner un avis conforme favorable assortis de simples prescriptions et recommandations.

 

Comment avez-vous conduit cette mission ?

Le Conseil de gestion a désigné très tôt un groupe de travail auquel les porteurs de projet ont été invités et qui a été très actif et constructif. De nombreuses autres rencontres et réunions ont accompagné ces échanges pendant près de 3 ans. C’est un gros investissement pour le Parc mais qui a permis d’identifier et d’aborder toutes les questions sur les impacts possibles d’un tel projet.

 

Et la suite ?

La qualité du dossier présenté permet d’être relativement optimiste sur la faisabilité du projet. Seule la phase pilote permettra de déterminer précisément les impacts qui seront évalués. Mais avant cela, nous devons poursuivre les investigations. Ainsi, nous mettons en place un groupe de travail sur la pêche pour préparer au mieux l’évaluation scientifique des effets de ces flotteurs en milieu pélagique sur la ressource halieutique. Il nous faut aussi travailler sur la problématique des anodes sacrificielles et le risque de contamination de l’environnement. Notre réflexion doit également porter sur les effets cumulés. Ainsi, un groupe de travail est attendu autour des 3 projets portés en Méditerranée. Enfin, se pose aussi la question du tourisme industriel qui pourrait se développer autour de cette nouvelle filière et sur la manière dont le Parc peut accompagner cette démarche ».

 

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