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Claude Brévan, Garante de la concertation, désignée par la Commission Nationale du Débat Public

« Une concertation assez approfondie et fructueuse »

 

Comment s’est déroulée la concertation du projet EFGL ?

Une première concertation dite préalable s’est déroulée du 27 juin au 27 septembre 2017 durant laquelle les maîtres d’ouvrage du projet, EFGL et RTE, ont organisé des actions d’informations, des réunions publiques et des permanences dans divers lieux et manifestations fréquentés par les touristes pendant la période estivale. La concertation post concertation préalable s’est, elle, inscrite dans la continuité en touchant davantage les acteurs professionnels, scientifiques, élus et responsables de la sécurité maritime.

 

Quel bilan tirez-vous à l’issue de ces deux phases ?

Cela a été une concertation assez approfondie et fructueuse avec les principaux acteurs concernés. Si le grand public s’est montré très intéressé par les aspects techniques du projet, il s’est en revanche assez peu exprimé sur la protection de la biodiversité. C’est en partie lié à la forte présence des estivants qui pratiquent avant tout un tourisme de loisirs sur cette partie de la côte Occitane et qui manquent de connaissance sur la faune et les fonds marins. Pourtant le Parc naturel marin du golfe du Lion a fait un gros travail de sensibilisation tout comme LEFGL qui a mis disposition du public des fiches techniques.

 

Les pêcheurs vous sont apparus mobilisés ?

Le travail avec les pêcheurs a été important et constructif. Ces derniers ont besoin d’avoir une visibilité à long terme. Les conventions qu’ils ont signées avec LEFGL, c’est positif. Un long dialogue est nécessaire.

 

La perception du public concernant l’éolien offshore varie-t-elle selon les régions d’implantation des parcs ?

La différence de perception relève essentiellement de la présence ou non d’un tissu associatif local actif sur les questions environnementales. Ce qui n’a pas été le cas sur la zone du projet EFGL. En revanche, la question de la visibilité des éoliennes en général reste une question essentielle pour le public, bien plus que celle concernant la biodiversité.

 

Le niveau d’acceptabilité du projet vous paraît-il satisfaisant ?

Ce qui évolue, c’est la prise de conscience de la nécessité de développer les énergies renouvelables. Même si l’on constate aujourd’hui un rejet de l’éolien terrestre dans certains endroits. En cela, l’éolien en mer suscite moins d’inquiétudes. Cependant, à l’issue de ces concertations, il peut subsister un malentendu sur le principe de la « phase pilote » dès lors que certains impacts environnementaux ne seront mesurables qu’au bout de quelques années. En effet, seuls ou presque les aspects techniques pourront être évalués dans des délais courts. Ainsi, une forme de concertation associant le public au suivi du projet et de ses impacts doit perdurer dans le temps et offrir une garantie d’indépendance sur les résultats. Même si, à la lumière des deux phases de concertation déjà réalisées, la bonne foi des maîtres d’ouvrage m’est apparue totale. Le public doit rester informé. Associer le public à l’avancée du projet me paraît essentiel.

Consultez le rapport

 

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